lundi 26 novembre 2012

Argument ad personam

Schopenhauer évoque une forme extrême de l’attaque ad hominem que nous avons évoquée dans un billet récent, l’argumentum ad personam. Alors que l'argument ad hominem s’attaque aux propos ou aux actes de l’opposant, l’argumentum ad personam s’attaque directement à la personne. 

Il y a là une subtile différence, par exemple entre exposer au public un mensonge proféré par un opposant et traiter l’opposant de fieffé menteur. L’attaque ad personam est, d’après Schopenhauer, un excellent moyen pour dérouter l’adversaire lorsque le débat tourne à l'avantage de celui-ci. De nos jours, une telle attaque pourrait s’avérer contre-productive pour celui qui la perpètre. Lionel Jospin a découvert les effets néfastes de l'argument ad personam lorsqu'il a évoqué lors d'un voyage l'affaiblissement, associé à l'âge, des capacités de Jacques Chirac. L'attaque ad personam est toujours délicate, car il peut s'avérer difficile à celui ou celle qui l'administrent d'apporter les preuves de ces allégations.

Comme dans le cas de l'argument ad hominem, l'argument ad personam n'est pas pertinent si la discussion porte sur une proposition. En effet cet argument n'apporte aucune information utile sur la qualité de la proposition pour laquelle on nous demande notre assentiment. Comme dans le cas d'un argument ad hominem, il est relativement facile à débusquer. Le débat passe alors des caractéristiques de la proposition aux caractéristiques des débatteurs. De fait de débat, il ne reste souvent que le nom.

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